Sondage « Les Françaises et le harcèlement dans les lieux publics » [12-4-2018]

 La semaine internationale de lutte contre le harcèlement de rue (8–14 avril 2018) se termine bientôt et c’est l’occasion d’évoquer la publication d’un sondage et d’une étude réalisés par l’IFOP sur ce phénomène qui pourrait être régi par le droit pénal prochainement.

 Ce sondage réalisé selon des standards précis tente de mesurer le niveau et les différentes formes de harcèlement sexuel que les Françaises subissent au quotidien dans l’espace public et plus particulièrement dans les lieux où elles sont le plus répandues : la rue et les transports en commun.

Extrait du site de l’IFOP : « LES CHIFFRES CLÉS DE L’ENQUÊTE

Au cours de leur vie, huit Françaises sur dix (81%) ont déjà été confrontées à au moins une forme d’atteinte ou d’agression sexuelle dans la rue ou les transports en commun. Et pour nombre d’entre elles, il ne s’agit pas d’une expérience lointaine qui remontrait à des années : une femme sur quatre (26%) y a été confrontée au cours des douze derniers mois.

Dans la rue comme dans les transports, les formes verbales ou visuelles de harcèlement sont les atteintes les plus répandues, au premier rang desquelles les sifflements (68%) et les regards insistants (68%). Ces comportements sont aussi ceux qui affectent le plus régulièrement les Françaises si l’on en juge par le taux de victimes annuelles de sifflements (15%) et de regards insistants (20%).

Ayant un aspect offensant beaucoup plus explicite que les regards insistants ou les sifflements - qui peuvent toujours être perçus comme des techniques d’approche déplacées -, les gestes grossiers à connotation sexuelle (32%) et les remarques sexistes (34%) semblent, eux, un moins peu répandus dans ces espaces publics.

Ce n'est pas le cas des situations de pressions ou de menaces psychologiques que peuvent constituer le fait d’être suivie sur une partie de son trajet (44%) ou d’être abordée avec insistance malgré une absence claire de consentement (45%). Symptomatique du « harcèlement de rue », les approches verbales insistantes affectent ainsi une femme sur dix chaque année (10%).

Mais le harcèlement dans les lieux publics est malheureusement loin de se réduire à des pressions verbales, visuelles ou psychologiques. Au total, 41% des Françaises ont déjà fait l’objet d’un contact sexuel imposé (frottage, pelotage, pénétration) dans un lieu public, sachant que leur proportion est tirée vers le haut par le nombre de victimes dans les transports (38 %, contre 21% dans la rue).

Ce chiffre global d’agressions sexuelles masque en effet de fortes différences entre les deux types d’espaces publics. Du fait de la promiscuité qu’impose notamment leur fréquentation à des heures de pointes, les transports apparaissent comme un terrain de jeu plus favorable aux frotteurs (30%, contre 13% dans la rue), aux attouchements sexuels (26%, contre 15%) et aux viols (7%, contre 4%).

Toutes les femmes ne sont pas exposées au même risque de harcèlement dans les lieux publics. L’analyse détaillée du profil des victimes met en évidence des facteurs déjà observés dans les enquêtes précédentes (ENVEFF) comme le fait d’être jeune, de vivre seule ou encore d’affirmer une part d’homosexualité (bi, lesbiennes).

Mais d’autres facteurs de risque ressortent, en particulier le fait de résider dans une grande agglomération – notamment dans des quartiers défavorisés –, d’avoir un niveau de vie faible ou d’appartenir à une minorité religieuse liée à l’immigration : le taux de victimes d’atteintes ou d’agressions sexuelles étant par exemple systématiquement plus élevée chez les musulmanes. »

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